texte de Sara Snow / de Dave Snow
Une légèreté indéniable
translation de Mychèle Poitras
Vue du café à l’Arch & Po
Thea Boyanowsky jette un coup d’œil par la fenêtre du deuxième étage de ce qui était le bureau de douane et le bureau de poste de la rue George à Annapolis Royal en Nouvelle-Écosse. Dehors, la place du marché est animée par les vendeurs qui accueillent les clients du marché artisanal hebdomadaire du mercredi. Lorsque Thea raconte le processus de rénovation de ce bâtiment historique—comment elle et son mari ont incorporé dans le café du rez-de-chaussée le pin récupéré d'un ancien bâtiment de textile à Yarmouth, ou trouvé une armoire unique provenant d'un autre ancien bureau de poste pour la salle à manger de l'appartement du deuxième étage, comment ils ont nommé chaque pièce (par exemple, The Poet’s Room, nichée dans un coin du troisième étage) ou comment son frère a restauré les belles fenêtres partout—elle partage sa joie pour chaque détail et pour la communauté qu'elle, son mari et leur fils considèrent maintenant comme l’endroit où ils se sentent chez eux.
Pâtisseries fraîches
« Les reines de beauté d'Annapolis Royal »
Thea est née en périphérie de Halifax, où son père travaillait alors à la Dalhousie University. À l’âge de quatre ans, sa famille a déménagé à North Vancouver, en Colombie-Britannique, mais la Nouvelle-Écosse l’a profondément marquée. Son voyage de retour a été une sorte d'histoire d'amour fortuite.
L’histoire fait un grand bond en avant jusqu’à Montréal où, étudiante à l'université, elle rencontre Sam Anson, son voisin du rez-de-chaussée. « Sam est devenu mon petit ami », dit-elle en souriant. « Lors d’une semaine d’étude, il m’a invitée à retourner à Bear River, où sa mère et son beau-père avaient une ferme. Nous avons pris le train pour Saint John, puis le traversier pour Digby, où ils sont venus nous chercher. Il faisait beau et il neigeait, et ils nous ont emmenés dans une cabane qu'ils venaient de construire. Nous avons marché sur un étang gelé, et c’était si romantique. »
« Je suis tombée amoureuse de lui, de ses parents, de la province », dit-elle. Après avoir obtenu leurs diplômes à Montréal, ils ont déménagé à Los Angeles, où Sam avait passé une partie de son enfance, mais ils se rendaient le plus souvent possible à Bear River et à Annapolis Royal, la ville voisine. « Ce n’est que lorsque nous avons eu un enfant, dit-elle, que nous nous sommes dit que nous ne voulions peut-être pas vivre dans une grande ville et ni sur la côte ouest. »
La nostalgie de cet endroit a coïncidé avec un désir de réorientation professionnelle. En Californie, Thea avait travaillé dans le cinéma, la production commerciale et la radio publique, mais elle était prête à commencer quelque chose de nouveau. « Je voulais une véritable entreprise physique », dit-elle. « J'avais eu des emplois éphémères où ce que vous créez disparaît, en quelque sorte, et je voulais construire quelque chose. »
Sa mère venait d’emménager à Annapolis Royal. « Nous étions en visite, raconte Thea, et nous sommes allées sur la promenade. Le soleil commençait à se coucher et le bassin s'est illuminé. C'est comme un bol qui capte la lumière. Je suis tombée amoureuse du paysage. En grandissant à Vancouver, j’étais habituée à ce que les montagnes cachent la clarté. Ici, j’adore la lumière ».
Debout sur le petit balcon du deuxième étage, qui offre une vue sur le bassin et les collines environnantes, elle raconte comment Sam et elle sont devenus propriétaires de ce bâtiment. Lorsqu'il a été mis en vente, Thea et Sam étaient curieux. La propriétaire, adorait l'immeuble, avait refait le toit, mais devait vendre. Thea et Sam y ont réfléchi et y ont repensé. Ce serait une entreprise de grande envergure. « Finalement, en 2018, nous nous sommes dit que nous avions tous les deux une vision très claire de ce que nous voulions créer ici, explique Thea, alors nous nous sommes dit : faisons-le. Notre fils avait quatre ans à l'époque ». Au cours des deux années suivantes, ils ont rénové les lieux et, en juin 2020, ils ont ouvert le café. « Nous avons commencé à vendre dans la petite demi-porte de l'autre entrée, quand il n'était pas possible d'avoir un café assis, mais parce que nous étions considérés comme un service essentiel puisque nous vendions du pain, nous avons commencé de cette façon, avec un boulanger extraordinaire qui faisait le pain et les pâtisseries.»
Eileen remplit une commande
Une vue du théâtre et du bassin d'Annapolis depuis le deuxième étage
Thea et Sam, avec l'aide de leur famille, de leurs amis et de l'équipe grandissante du café, ont pris les choses en douceur et, au cours des quatre années suivantes, se sont progressivement développés, passant de la demi-porte vitrée au resto assis en 2021, au café-filtre et aux soirées pizzas régulières. « Lorsque nous avons acheté le bâtiment, nous n'étions même pas sûrs de vouloir une boulangerie », explique Thea. « Nous savions que nous voulions manger et nous avions un enfant en bas âge, alors je savais que je ne voulais pas être ici tard le soir. Nous voulions trouver un équilibre vie-travail - c'était vraiment important pour nous. La boulangerie ferme juste à temps pour l’arrivée de l’autobus scolaire de son fils.
Théa avec vue sur le deuxième étage et l'ancien coffre des douanes à gauche
L’espace est ouvert mais confortable, avec des places assises allant d'un canapé confortable à une banquette, de grandes tables à des tables plus petites. Thea se dirige vers une table de quatre habituées qui viennent de s’asseoir avec leur café sous une grande fenêtre cintrée qui donne sur la place du marché. « Je les appelle les reines de beauté d'Annapolis Royal », dit Thea en présentant les quatre habituées, dont les préférences mettent en évidence l'étendue de l'offre d’Arch & Po. Pour Anna Kate, c'est le petit-déjeuner danois. Hillary est « obsédée par le biscuit au gingembre ». L’un des plats préférés de Sarah est le sandwich à la crème glacée au gingembre et Jenni choisit la quiche. « Elle contient ce qui me semble être un peu de citron, explique Jenni, et cela a changé ma façon de faire des frittatas à la maison. » Plusieurs de ces femmes travaillent dans le secteur de la santé en ville et la conversation passe des pâtisseries à l'accès aux soins de santé dans la région. « Nous chérissons nos médecins », déclare l’une d’entre elles.
Thea retourne au comptoir pour remplir une boîte de pâtisseries pour un client. Si les pâtisseries préparées avec talent et primées font partie de l’attrait de l’Arch & Po, c’est aussi un endroit où l’on peut s’asseoir et savourer la communauté ici ou simplement d’un moment de calme, en échangeant le poids du monde avec la légèreté de la pâte feuilletée et de la bonne compagnie.
« Il était très important pour moi d’ouvrir un commerce de nourriture qui soit accueillant pour beaucoup de gens, explique Thea. Nous voulions que le plus grand nombre possible de personnes de tous horizons puissent y trouver leur compte. Vous pouvez prendre un biscuit, une pâtisserie de luxe ou venir manger une pizza ce soir». Quel que soit votre choix, il deviendra sans aucun doute un plat favori. 🥐
Déjeuner et Zeyah en arrière-plan
Pains de croissant
Une vue sur la cuisine
Arch & Po
200 St George St, Annapolis Royal, N.S.
www.facebook.com/archandpo
@archandpo
Thea et Arch & Po
Cette pièce peut être trouvée dans le numéro 14 de edible Maritimes, Printemps 2025
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